
Challenge 4 - ISITE : Risques naturels catastrophiques et vulnérabilités socioéconomiques
Les risques naturels sont présents depuis que l'humanité existe : ils sont habituellement classés par environnements, par éléments, par phénomènes, par événements ou encore par thématiques. Toutes ces classifications se font en règle générale dans la langue des classificateurs et selon le contexte culturel et socio-politique. En effet, l‘expression linguistique (au sens large : nomenclature, langues de spécialité, phraséologies, collocations) utilisée relève de leurs langues maternelles respectives. Pour décrire un risque naturel observé, subi, attendu ou craint, les acteurs, les publics, les décideurs et responsables administratifs et politiques concernés ont donc recours à des univers linguistiques et culturels différents.
Dans ce cadre, la doctorante Claire Shires est donc chargée de constituer des corpus relevant des situations de risques et de catastrophes naturelles, mais également d’élaborer un cadre théorique permettant d’englober les différentes données. Il s’agira notamment d’analyser l’impact des contextes de production et de réception linguistiques, culturels et situationnels ainsi que d’articuler les aspects du langage verbal et du langage non verbal. Il / elle examinera les problèmes traductologiques et interculturels pouvant se poser en situation de catastrophe naturelle. Des approches à la fois diatopique et diachronique devront par ailleurs être adoptées de manière complémentaire afin d’expliciter et d’expliquer ces problèmes. Les investigations sur le terrain (en Amérique Latine et en Asie, par exemple) devront permettre, du reste, d’identifier les variantes linguistiques et sémiotiques pour un même risque naturel en fonction des aires linguistiques. Il sera tout aussi utile de compléter ce travail de recherches textuelles et graphiques par des enquêtes via des questionnaires (approche quantitative). De la même manière, la réalisation d’entretiens semi-directifs (approche qualitative) au sein des communautés de chercheurs et d’experts de la thématique pourrait permettre de croiser les données des corpus avec des renseignements sur les emplois techniques et spécialisés.
Pour mener à bien ce chantier complexe, la doctorante bénéficie du soutien d'un réseau international de chercheurs. Nous pensons notamment aux universitaires associés au projet UNESCO « Géosciences (Geoheritage pour la Résilience) »[1], qui constituera à la fois l'un des viviers d'experts mobilisables et un réseau international qu’intégrera le/la doctorant-e recruté(e).
[1] Cf. International Geoscience Programme (IGCP), http://www.unesco.org/new/en/natural-sciences/environment/earth-sciences/international-geoscience-programme/ (page consultée le 04/02/19).